Courrier picard du 16 mars 2010

Publié le par Jean-Luc TOURNAY

PICARDIE Régionales : accord avec les verts, pas avec les rouges

Lundi, le PS (Claude Gewerc, au centre) s'est mis d'accord avec Europe écologie (Christophe Porquier, au premier plan) pour le second tour des régionales. (Photo G. CRIGNIER)

Lundi soir, les socialistes ont annoncé un accord de deuxième tour avec Europe Ecologie... Et l'échec des négociations avec le Front de Gauche, qui ne devrait donc pas participer à la prochaine majorité régionale.

Énorme coup de bluff ou surprise en forme de coup de tonnerre dans un ciel serein... Ce mardi le dira. En attendant, le Parti socialiste a bel et bien annoncé lundi soir la rupture des négociations avec le Front de Gauche, et la signature d'un accord entre les seuls socialistes et Europe Écologie.

Tout au long de la journée, les discussions ont achoppé sur le nombre de représentants du Front de Gauche sur la liste qui doit être déposée ce soir avant 18 heures.

Vers 19 heures lundi, alors qu'ils se rendaient à une assemblée de militants à Longueau, Thierry Aury et Joël Carliez, les deux négociateurs du PCF, estimaient que le PS faisait une fois de plus montre d'une attitude « hégémonique ». « Martine Aubry a indiqué que les discussions devaient se faire sur la base du respect du suffrage universel du premier tour, rappelait ainsi Joël Carliez, secrétaire fédéral de la Somme. Ce simple respect de la démocratie donne pour le Front de Gauche cinq élus. Or les socialistes en proposent trois... »

En cause si l'on en croit les communistes : les trois candidats ex-PCF qui ont choisi de faire liste commune dès le premier tour avec le PS. « C'était le choix du Parti socialiste, nous l'avions averti. »

Reconnaissance...

Le PCF a aussi rappelé au PS qu'il avait pris de gros risques. Et réussi, en se présentant sous sa propre étiquette, à barrer le boulevard qui s'ouvrait à Maxime Gremetz, le maintenant en deçà du seuil fatidique de 10 %. Une bonne action qui aurait, estime le PCF, valu une certaine reconnaissance.
« Le Front de Gauche a eu tout au long de la journée des exigences inacceptables, rappelait de son côté Philippe Massein, directeur de la campagne de Claude Gewerc. Entre 8 heures et 17 heures, son attitude n'a pas évolué.[ITAL] Il réclamait cinq élus en dépit de toute logique. C'est terminé, il n'y aura pas de représentants du Front de Gauche. Je le regrette profondément ».

Officiellement, le PS a donc mis fin aux discussions après le départ des représentants du PCF pour Longueau, en raison des délais liés à l'impression des bulletins de vote.
« Notre imprimeur ne peut plus attendre, les listes doivent partir ce soir... »

Contacté vers 20 h 30, Thierry Aury, tête de liste du Front de Gauche, s'est dit « extrêmement surpris ».
« Je ne suis pas au courant. Je ne vois pas pourquoi nous aurions atteint un point de non-retour. En dehors de la volonté d'exclure le Front de Gauche d'une future majorité régionale, rien ne s'oppose à la reprise des discussions. Il y a six ans, nous avions terminé à 6 heures du matin... »

Le représentant du PCF rappelle que si cette nouvelle se confirme, « le PS prendrait là une très lourde responsabilité, en adoptant une attitude qui n'augure rien de bon pour le rassemblement des forces de gauche... »

La gauche serait-elle éternellement condamnée à livrer le spectacle de la division ? Une chose est sûre, l'affaire - même si elle finit par un rabibochage de dernière minute - laissera des traces.

Alors que la droite est déjà entrée en campagne pour tenter de mobiliser les abstentionnistes, Claude Gewerc pourra-t-il réellement se passer des 10 à 12 % de voix que représente la mouvance communiste et donner, d'une certaine manière, raison à Maxime Gremetz ?

PHILIPPE FLUCKIGER

source : http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Regionales-accord-avec-les-verts-pas-avec-les-rouges

Publié dans Articles de la Presse

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